Le licenciement au CESU (Chèque emploi service universel) est une procédure qui peut susciter de nombreuses interrogations aussi bien pour les employeurs que pour les salariés. Cet article décrypte pour vous les enjeux, les droits et obligations de chacun, ainsi que les étapes à suivre.
Qu’est-ce que le CESU et quelles sont ses spécificités ?
Le CESU est un dispositif permettant de simplifier les formalités administratives liées à l’emploi d’un salarié à domicile. Il s’adresse aux particuliers employeurs qui souhaitent recourir aux services d’un salarié pour des activités telles que le ménage, la garde d’enfants, le jardinage ou encore le soutien scolaire.
Le principal avantage du CESU réside dans sa simplicité d’utilisation : il facilite la déclaration des heures travaillées, le calcul des cotisations sociales et la rédaction du contrat de travail. Toutefois, il convient de rappeler que ce dispositif ne déroge pas aux règles du droit du travail. Ainsi, en cas de litige ou de licenciement, employeur et salarié sont soumis aux mêmes obligations que dans le cadre d’un emploi classique.
Les motifs de licenciement au CESU
Il existe trois grands types de motifs pouvant justifier un licenciement au CESU :
- Le licenciement pour motif personnel : il peut s’agir d’une faute commise par le salarié (faute simple, grave ou lourde), d’une insuffisance professionnelle, d’une inaptitude physique ou encore d’un refus de modification du contrat de travail.
- Le licenciement pour motif économique : il doit être justifié par des difficultés économiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de l’entreprise ou encore un changement technologique.
- La rupture conventionnelle : elle permet à l’employeur et au salarié de mettre fin au contrat de travail d’un commun accord. Elle est soumise à certaines conditions, notamment la signature d’une convention homologuée par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).
Les étapes à suivre pour procéder à un licenciement au CESU
Pour mettre en oeuvre un licenciement au CESU, l’employeur doit respecter plusieurs étapes :
- La convocation à un entretien préalable : cet entretien doit se tenir au moins 5 jours après la réception par le salarié de la lettre de convocation. Il permet à l’employeur d’exposer les motifs du licenciement et au salarié de donner ses explications.
- L’envoi d’une lettre de licenciement : cette lettre doit être adressée au salarié en recommandé avec accusé de réception. Elle doit mentionner le motif du licenciement et préciser la date de fin du contrat de travail.
- Le respect du préavis : sauf en cas de faute grave ou lourde, le salarié a droit à un préavis dont la durée varie selon son ancienneté (1 semaine pour moins de 6 mois d’ancienneté, 1 mois pour au moins 2 ans).
- Le paiement des indemnités : l’employeur doit verser au salarié une indemnité compensatrice de préavis (si celui-ci n’a pas été effectué), une indemnité de licenciement (en cas de licenciement pour motif économique ou personnel non fautif) et éventuellement une indemnité de congés payés.
Les recours possibles pour le salarié en cas de litige
En cas de désaccord sur les motifs ou les conditions du licenciement, le salarié peut saisir le conseil des prud’hommes. Cette juridiction est compétente pour trancher les litiges entre employeurs et salariés dans le cadre d’un contrat de travail. Le salarié dispose d’un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement pour engager cette procédure.
Il est également possible pour le salarié et l’employeur de recourir à une médiation conventionnelle afin de tenter de résoudre leur différend à l’amiable. Le médiateur peut être choisi parmi les conseillers prud’homaux ou les avocats spécialisés en droit du travail.
Les obligations de l’employeur en matière de déclaration et de cotisations sociales
En cas de licenciement au CESU, l’employeur doit déclarer la fin du contrat de travail auprès du Centre national du CESU. Cette démarche permet de mettre à jour le compte employeur et d’établir le certificat de travail, le solde de tout compte et l’attestation Pôle emploi nécessaires au salarié pour faire valoir ses droits (notamment au chômage).
L’employeur doit également s’acquitter des cotisations sociales correspondant aux heures travaillées par le salarié jusqu’à la fin du contrat. Il est possible d’utiliser les chèques CESU préfinancés pour régler ces cotisations, sous réserve que leur montant soit suffisant.
Enfin, il convient de rappeler que le non-respect par l’employeur des règles applicables en matière de licenciement peut entraîner des sanctions civiles (indemnités à verser au salarié) voire pénales (amende, emprisonnement).